A lire : Avec le rachat des concessions Mercedes de Prague, RCM poursuit sa croissance en Europe

Après la Suisse, la Belgique et le Royaume-Uni, RCM prend pied en République tchèque avec la reprise de deux concessions Mercedes à Prague. Le groupe vendéen déjà solidement ancré en Europe de l’Ouest s’offre ainsi une tête de pont au coeur des Pays de l’Est avec l’aval du fabricant allemand, propriétaire des deux établissements.

Avec 2.477 véhicules neufs (véhicules particuliers, utilitaires, et camions) et 390 véhicules d’occasion vendus par an pour un chiffre d’affaires de 4,6 milliards de couronnes tchèque (185,6 millions d’euros), Mercedes-Benz Praha réalise 30 % des volumes de vente de Mercedes dans le pays. Le constructeur allemand est le constructeur de voitures de luxe le plus vendu en République tchèque. L’ensemble représente 277 salariés qui rejoignent ainsi Saga Mercedes, la filiale du groupe RCM fondée en 1971 à La Roche-sur-Yon.

Avec cette reprise, le groupe RCM , dirigé par Ronan Chabot, atteint pour l’exercice 2023 quelque 3.050 salariés et un chiffre d’affaires de 2,2 milliards d’euros dont l’essentiel est encore réalisé en France. Outre Mercedes, RCM distribue les marques automobiles Toyota-Lexus (via sa filiale Toys Motors) et Porche (dans le Sud-Ouest) ainsi que les bateaux Beneteau et Azimut. Mais le groupe vendéen grandit vite : il est implanté sur 127 sites dans 5 pays avec 122 concessions.

De local à national

Ronan Chabot, 57 ans, veut poursuivre la consolidation de son assise en Europe débutée en 2019. « L’automobile est en pleine mutation et vue de la Chine ou des Etats Unis, l’Europe est une région du monde pour les constructeurs. Pour exister face aux nouveaux entrants et assurer la pérennité de notre groupe, il faut que nous devenions un distributeur européen », assure le dirigeant.

Depuis son arrivée aux manettes de Saga Mercedes, succédant à son père en 1997, le dirigeant passionné d’automobiles et pilote de voitures de rallye-raid, s’y emploie. Le groupe sablais monomarque, devenu RCM avec l’apport de plaque Toyota, n’a eu de cesse que de faire évoluer l’envergure du groupe – passé d’une entreprise locale à un groupe national – et ses pratiques.

De culture familiale, on ne deviendra pas un groupe financier

Ronan Chabot Président de RCM

« Avec l’arrivée de la vente sur internet, nous avons dû changer nos pratiques en profondeur. Le client vient chez nous pour confirmer un choix, essayer, être conseillé. On doit être bon partout sur internet et dans les points de vente pour apporter de la valeur ajoutée sur toute la chaîne de valeur : conseil, financement, entretien, reprise et que le service soit le même dans tout le réseau de la marque. Il faut être plus gros pour baisser les coûts de distribution et être plus pro avec des spécialistes dans chaque métier », explique Ronan Chabot.

Il se donne dix ans pour être un groupe d’envergure européenne profitant du départ à la retraite d’une génération entière de distributeurs pour postuler à la reprise de certaines concessions. « Mais on ne deviendra pas un groupe financier. On essaye de garder une âme à ces belles entreprises familiales, assure le dirigeant. Je compte bien léguer la mienne à mon tour à mes enfants ».